Hommage aux Malgré-nous

Durant la seconde Guerre-Mondiale opposant la France à l’Allemagne, l’Alsace et la Moselle ont été annexées par l’Allemagne nazie, imposant de longues années d’oppression, de terribles souffrances pour les familles qui, secrètement, restaient fidèles à la France.

 

Il y a très exactement 80 ans, le 25 août 1942, l’Allemagne nazie commettait un crime de guerre au regard du droit international en publiant un décret forçant les alsaciens à effectuer leur service militaire dans les rangs militaires allemands, dans le seul but de parfaire la nazification.

Ainsi, de nombreux jeunes sont enrôlés de force dans les Jeunesses Hitlériennes et dans la Wehrmacht ; ce seront 134 000 Malgré-Nous, ces Français, Alsacien, Mosellans opposés à l’Allemagne nazie qui n’auront d’autres choix, par peur et par pression, que de rejoindre les forces allemandes.

 

La plupart des Malgré-Nous sont envoyés sur le très difficile front Russe, où beaucoup perdent la vie. Certains n’ont pas plus de 15 ans et seront fauchés par les balles et les obus avant même de se rendre compte du pourquoi ils sont envoyés au front. Beaucoup seront abandonnés à leur sort à la fin des combats, et devront regagner leur domicile seuls, à pied, sans nourriture.

À cela se rajoutent les souffrances morales d’être injustement considérés comme des traitres, voire des sympathisants nazis alors qu’ils sont été victimes d’un régime criminel.

Au final, ce sont près de 43 000 Alsaciens « Malgré-Nous » qui disparurent sur le front ou en captivité dont certains dans le camp de Tambov et plus de 10 000 alsaciennes et mosellanes qui ont été enrôlées de force dans différentes structures nazies.

 

En ce jour de mémoire, je souhaite également rappeler l’existence d’un autre lieu non loin du Struthof, un camp de sureté et de rééducation. Installé dès juillet 1940, dans le village de La Broque, près de Schirmeck. Il était destiné aux Alsaciens et Mosellans francophiles réfractaires au régime nazi. Il servait de moyen de pressions ou de représailles sur les familles. Mais il reçoit en fait des prisonniers d’un peu partout, au hasard des sorts individuels, de l’évolution des lois répressives et de l’arbitraire nazi. Des milliers d’Alsaciens, mosellans, vosgiens, et venant de toute la France et de tous les pays occupés, y furent enfermés. Pour être « rééduqués », interrogés, torturés, utilisés comme main d’œuvre… Puis être « triés », avant d’être expédiés juste à côté, vers le Struthof ou d’autres camps. Certains ayant même été exécutés sur place ou dans les forêts voisines.

 

Nous nous devons de perpétuer la mémoire de toutes ces victimes du nazisme et leur témoigner solennellement tout notre respect. Le spectre d’une guerre sur le continent européen avec l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes doit nous rappeler combien la paix est précieuse et fragile.